Les réseaux sociaux comptabilisent un nombre incalculable de vidéos avec des chiens de tout âge en grande complicité avec leurs maîtres. Vous avez décidé de passer le cap et d’agrandir la famille. Problème, à la place d’une joie intense, vous ressentez de l’angoisse, une pression insurmontable, voire des crises de larmes à l’arrivée de votre compagnon. Vous êtes envahi par un sentiment de culpabilité et de tristesse. La présence de votre nouveau compagnon vous apporte plus de contraintes que de plaisir. Vous souffrez peut-être de Puppy Blues : comment s’en sortir ? Explications, causes et solutions, on vous explique comment retrouver votre sérénité et renouer avec votre chiot.
Que signifie le terme Puppy Blues ?
Votre chiot est arrivé chez vous, mais vous sentez que quelque chose cloche. Peut-être vous sentez-vous déprimé, anxieux ou dépassé par cette adoption. L’idée que vous vous faisiez d’avoir un chien est très différente de la réalité. Vous commencez à ressentir de l’agacement, de la culpabilité, voire à regretter votre choix. Impossible pour vous de vous focaliser sur les aspects positifs, tout ce que vous voyez c’est les flaques d’urines, les meubles mâchouillés et le fait qu’il occupe un maximum de votre temps. Cet état déstabilisant porte un nom : le puppy blues. « Puppy » signifie chiot en français, « Blues » dépression. Ce terme décrit évoque l’apparition de symptômes dépressifs après l’adoption ou la récupération d’un chien. Pour les bébés, on parle de baby blues, ici, de puppy blues. Malgré son appellation, « cet état » peut se manifester avec l’adoption d’un chien adulte. Il est normal pour les maîtres de se sentir déstabilisés face à ces émotions. On associe généralement la venue d’un animal au sein du foyer comme quelque chose de joyeux. Cette idée reçue crée chez les personnes la sensation que quelque chose cloche chez eux et peuvent avoir des difficultés à en parler. On se demande ce qui cloche chez nous et surtout comment on en est arrivés là.
Quels facteurs déclenchent le Puppy Blues ?
Pourquoi moi ? Cette question traverse souvent l’esprit des maîtres débordés. Il n’y a pas de bonne réponse, et surtout cela ne sert à rien de se flageller. Le Puppy Blues peut toucher n’importe qui et être ressenti dans le cas :
D’une adoption précipitée, irréfléchie ou à une mauvaise période.
D’une fatigue physique et mentale importante de l’humain(e).
D’un désir de surprotection de la part de l’adoptant(e).
Mais dans la grande majorité des cas, c’est le décalage entre les attentes de l’adoptant et la réalité qui crée un terrain propice au puppy blues. Quand l’arrivée du chiot se concrétise, il est humain de commencer à se projeter. Parfois il arrive qu’on ait une image de notre future relation avec notre chien idéalisé. Et c’est assez courant, l’effet réseaux sociaux tend vers cette image « parfaite » de ces animaux souvent décrits comme affectueux en toute circonstance, fidèles, obéissants. Internet regorge de contenus qui vendent ou insistent uniquement sur les aspects positifs de l’adoption. Malheureusement ces formats courts ne montrent pas les moments contraignants, ne sont pas représentatifs du panel de caractère existant, ne mentionnent pas les efforts d’éducation fournis pour arriver à tel ou tel résultat. Dans l’imaginaire collectif, adopter un chien est forcément synonyme de bonheur. La réalité est plus complexe que ça et pour certaines personnes, c’est la désillusion.
La découverte de votre chien : accepter l’individu
Certaines personnes se renseignent en amont sur les races et leurs caractères. L’idée est de choisir un profil compatible avec leur mode de vie pensant éviter tous problèmes. L’intention est bonne, s’assurer d’adopter un animal dont vous pourrez combler les différents besoins est une bonne démarche pour vous comme pour lui. Mais prenons un exemple : un père affectueux et joueur ne garantit pas que ses petits seront pareils. L’identité d’un chien se dessine grâce à différents facteurs : son éducation par la mère, par ses humains, ses expériences avec des congénères ou l’environnement qui l’entoure. Il est important de garder à l’esprit que chaque chien est différent, même au sein d’une même race ou d’une même fratrie. La meilleure approche est d’accepter et d’apprendre à le connaître en tant qu’individu et non en fonction du descriptif.
La règle des 3-3-3 : patience et adaptation
Il existe une règle dans l’adoption d’un chien appelée « 3-3-3 ». Trois jours pour se remettre du changement d’environnement, trois semaines pour comprendre les règles du nouveau foyer et trois mois pour qu’il se sente chez lui. Il faut garder à l’esprit que le rythme ne sera pas le même pour tous. Pour lui comme pour vous, il faudra faire preuve de patience. Dans le cas des chiots, on parle de caractère définitif vers l’âge de deux ans environ. Attention, cela ne signifie pas qu’il faut se contenter d’attendre et espérer des améliorations pour arriver à établir une relation épanouie avec son compagnon. L’éducation est un exercice régulier qui demande patience et efforts. Mais d’abord, il faut vous débarrasser du Puppy Blues.
Que faire pour dépasser la dépression post-adoption ?
Oui, le puppy blues n’est pas une fatalité ! Dans un premier temps, il est nécessaire de prendre du recul vis-à-vis de cette situation. Même si vous êtes à bout, rappelons que les chiens n’ont pas la notion de vengeance. Oui, son comportement vous exaspère, mais il n’existe chez lui aucune volonté de vous nuire. Dans son esprit, uriner sur votre parquet revient à assouvir un de ses besoins vitaux. Même si c’est difficile, se mettre en colère ou avoir recours à la violence va entraîner chez lui qu’un sentiment de peur et d’incompréhension. Sortez faire un tour, enfermez-vous dans une pièce pour pleurer un coup, mais surtout restez aussi calme que possible. Rappelez-vous que rien n’est irrémédiable concernant leur éducation et leur évolution. Ils peuvent apprendre à tout âge. Certes il est plus facile d’inculquer des notions à un chiot qu’à un animal adulte, mais pas impossible !
Se débarrasser des émotions superflues : au revoir culpabilisation.
Deuxième étape : déculpabiliser. De la même façon qu’une mère avec son enfant, le coup de foudre n’est pas forcément immédiat. Il faut apprendre à connaître votre nouvel arrivant, ses habitudes, ce qu’il aime ou non. Ces choses-là prennent du temps, et si l’affection n’est pas encore là, cela ne signifie pas qu’elle ne viendra pas plus tard. Beaucoup de maîtres ont connu des moments difficiles à leur début et vivent aujourd’hui heureux en compagnie de leur chien, alors gardez espoir. Pendant cette période on peut se sentir très seul(e) et désemparé(e). Cassez votre sensation d’isolement en verbalisant ce que vous vivez. Essayez de parler avec quelqu’un de ce que difficultés. Ça n’est pas toujours simple à admettre quand tout votre entourage vous congratule et vous demande du matin au soir si vous êtes heureux. Pourtant il n’y a rien de honteux à ressentir tout ça. Accueillir un chiot est un bouleversement majeur dans votre quotidien et il est légitime d’être perturbé.
Se focaliser sur les bons côtés de son animal : un nouveau challenge
Il va falloir s’armer de patience, et essayer de vous focaliser sur le positif sans se forcer. En dehors des moments où vous rencontrez des difficultés avec votre chien, essayez de faire des activités agréables avec lui. Ça peut être :
Des balades avec lui et des amis
Des jeux de recherches dans la maison
Des sessions caresses (s’il est d’accord)
Des moments de calmes dans la même pièce
Accrochez-vous, vos efforts paieront tôt ou tard.
Pour maximiser vos chances d’instaurer une bonne relation avec votre chien, il faut que vous soyez serein pour repartir sur de bonnes bases. Si vous êtes trop à bout, confiez votre animal à un proche de confiance, quelques jours le temps de respirer. Les animaux étant de vraies éponges à émotion, si vous êtes tendu(e)s il le ressentira. Profitez de ce temps de calme pour analyser ce quels mécanismes s’activent en vous. Quel aspect de cette nouvelle vie commune vous paraît le plus difficile ? Essayez de visualiser tout ça à tête reposée et de prendre un problème à la fois.
Demandez de l’aide pour l’éducation : oui, mais pas à n’importe qui
Il arrive que le puppy blues soit si important qu’il paraisse insurmontable. Dans ce cas-là, la meilleure solution est de faire appel à un(e) professionnel(le). Les éducateurs canins sont formés à :
Identifier les causes des comportements problématiques de l’animal.
Mettre en place des protocoles personnalisés pour y remédier.
Transmettre les notions importantes à inculquer pour l’éducation.
Pourquoi un(e) éducateur(trice) alors qu’internet a sûrement des solutions à vous proposer ? Alors oui, il existe des livres et des contenus internet gratuits qui parlent d’éducation canine. Problème, ces méthodes « toutes faites » ne tiennent pas toujours compte des dernières études sur le comportement canin ou du bien-être animal. Il n’existe pas de méthode universelle, ce qui s’applique à un chien ne s’appliquera pas à un autre. Privilégier l’accompagnement avec un(e) éducateur(trice) canin(e) est un investissement sur le long terme. Un suivi personnalisé fait par quelqu’un qui maîtrise le langage canin c’est éviter de renforcer ou de créer des émotions négatives chez l’animal, et donc l’apparition d’autres comportements problématiques. Cette personne sera un atout majeur pour nouer ou renouer une relation sereine avec lui, et dépasser le Puppy Blues.
Le Puppy Blues est une épreuve extrêmement douloureuse pour les personnes qui en souffrent. Malheureusement tabou, il est important de ne pas rester seul(e) face à votre détresse et de se rappeler qu’il existe des solutions comme l’aide des éducateurs(rices) canin(e)s. Poser des mots sur ce problème est un premier pas. Il ne vous reste qu’à passer à l’action en verbalisant votre mal être et en vous faisant aider par un(e) éducateur(rice) canin(e). Ces étapes sont indispensables pour réussir à passer le cap. Partager sa vie avec un chien peut être une merveilleuse expérience. La meilleure attitude à avoir est d’essayer de prendre du recul pour ensuite repartir sur de bonnes bases. Ayez confiance en vous, ne doutez pas des capacités d’évolution de votre animal. Promis, le meilleur reste à venir.
Si vous habitez dans la région Vannes-Morbihan et que vous rencontrez des difficultés avec votre chien ou votre chiot, n’attendez pas que la situation s’installe. Vous pouvez me contacter ici.
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